Aujourd’hui, la traduction est un domaine professionnel majoritairement féminin, un phénomène qui a rendu de plus en plus nécessaire, ces dernières années, la valorisation et la visibilité des femmes traductrices et interprètes. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous souhaitons nous intéresser à l’une des plus importantes de l’histoire : « La Malinche », interprète d’Hernán Cortés pendant la conquête du Mexique.

En plus d’être la seule femme à avoir joué un rôle central pendant la conquête, c’est également une des rares interprètes féminines connues de cette époque. Cependant, on sait peu de choses sur elle, car les informations disponibles sont rares et confuses. Néanmoins, son histoire, de même que son talent, ont dû être éblouissante.

La confusion des origines de La Malinche

La confusion commence déjà avec son nom : Malinche, Marina, Malintzin… On raconte que Malintzin (en nahuatl, sa langue d’origine) était son nom de naissance. L’appeler La Malinche, qui est la manière la plus habituelle de fait référence à elle, viendrait du fait que les Espagnols n’arrivaient pas bien à prononcer son nom.

En ce qui concerne ses origines… selon la version la plus répandue, elle serait la fille d’un chef de l’empire aztèque, mort lorsque Malintzin n’était encore qu’une petite fille. Après cet événement, sa mère s’est remariée avec un autre homme.

Cette nouvelle union aboutit à la conception d’un fils, ce qui met en doute et en conflit l’héritage du père de Malintzin, et donc du statut de cacique. La meilleure solution trouvée a été cruelle pour Malintzin : elle a fini par être livrée aux caciques mayas de Tabasco comme esclave.

Cependant, c’est ce que l’on raconte, il n’y a aucune certitude au sujet de ce qui s’est vraiment passé. Passons donc à ce qui fait l’objet d’un consensus clair, qui se déroule après l’arrivée d’Hernán Cortés sur ces terres.

La Malinche dans le rôle de la conquête

Hernán Cortés, lors de sa campagne pour conquérir le Mexique, a été confronté au peuple Maya de Tabasco lors d’une bataille dont les Européens sont sortis victorieux, sans surprise. Après cette défaite pour les Mayas et pour tenter d’établir la paix, le chef du lieu fait plusieurs cadeaux à Cortés, parmi lesquels se trouvait Malintzin.

La Malinche en tant qu’interprète

Les Espagnols se sont rendu compte qu’ils avaient beaucoup de problèmes pour communiquer. Et c’est là qu’entre en jeu Malintzin. Le conquistador découvre rapidement la grande valeur de la jeune femme : elle connaissait le nahuatl, sa langue maternelle et le maya, la langue de ses maîtres de Tabasco.

Il a donc commencé à l’utiliser comme interprète nahuatl-maya tandis que Jerónimo de Aguilar (prisonnier espagnol des Mayas qui a appris leur langue et, plus tard, a été sauvé par Cortés) s’occupait de la traduction maya-espagnol. Ainsi, grâce aux deux interprètes, le contact entre les Espagnols et les Aztèques a pu se réaliser. Cela n’a pas duré longtemps, car, lorsque Malintzin a appris le castillan, elle a remplacé Jerónimo et en prenant le pouvoir.

La Malinche en tant que conseillère

Malintzin a également joué un rôle de conseillère pour les Espagnols, car elle connaissait bien la réalité locale et les conseillait sur les coutumes sociales des indigènes. Elle a également donné des informations essentielles militaires et politiques pour connaître les projets des indigènes et pour essayer d’arriver à un accord avec eux.

Lors de la conquête du Mexique, les aptitudes de La Malinche ont été décisives et lui ont permis d’être à une place privilégiée. La condition d’interprète-conseillère lui a permis de profiter d’une promotion sociale accélérée.

La polémique ultérieure

La figure de La Malinche est devenue une des plus polémiques de l’histoire du Mexique. Pendant des générations, dans le récit de l’histoire, elle a été accusée de traitrise pour avoir révélé des secrets aux envahisseurs grâce à sa connaissance de la langue et de la culture.

Mais comme nous l’avons dit, les informations que nous avons sur elle sont rares et confuses. Entre autres, La Malinche n’était pas nommée dans la chronique d’Hernán Cortés. D’autre part, les femmes aztèques n’avaient pas le droit de parler dans les événements publics importants. C’est probablement de là que sont nées les altérations et les parties occultées de son histoire : son rôle a rompu avec les idées de l’époque.

Grâce aux recherches modernes et aux vérifications de l’identité réelle de La Malinche, l’idée de traitresse est de plus en plus instable. Dès lors, on a commencé à voir qu’elle était également une femme rejetée par sa famille, réduite en esclavage et violée. Une femme qui en définitive n’était pas entièrement libre et qui cherchait à protéger sa vie.

Par ailleurs, on a commencé à voir que le pouvoir de La Malinche comme interprète pendant la conquête était plus important qu’on ne le pensait. Elle a activement favorisé les négociations et est parvenue à la compréhension entre les cultures sans laquelle la conquête aurait pu être beaucoup plus violente et sanglante. C’était une conseillère interculturelle dotée d’un grand talent diplomatique.

Retour à l’actualité de traduction

Pour l’avenir, La Malinche nous enseigne que pour obtenir une bonne traduction ou interprétation, il est non seulement indispensable de connaître la langue, mais également la culture. Dans le cas contraire, les catastrophes pourraient être plus nombreuses que prévu. 

Cette visibilité et valorisation des femmes dans la traduction est nécessaire pour obtenir des figures féminines de référence. Chez Okodia – Agence de traduction nous avons une majorité de traductrices professionnelles qu’il est également important de rendre visibles aujourd’hui et qui sont de plus en plus reconnaissantes du travail réalisé par les femmes traductrices dans l’histoire.

Andrea Galiana

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